- en métal argenté
- Année : vers 1945
- Etat: TRES BON ETAT
- dimensions : 20 mm
- Port France : letttre suivie forfait de 3 euro
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Pierre Semard,
né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire)
et mort fusillé par les Allemands le 7 mars 1942 à
la prison d'Évreux (Eure),
est un syndicaliste, secrétaire général de la Fédération des
cheminots et dirigeant du PCF,
dont il fut secrétaire
général de 1924 à 1929.
Au nom de la CGT, Pierre Semard se prononce en faveur de la
nationalisation. Lorsque la SNCF est
créée le 1er janvier
1938, il est un des quatre administrateurs issus de la
représentation syndicale. La représentation des salariés au Conseil
d'Administration de cette première entreprise nationale d'économie
mixte est une nouveauté. Malgré leur demande à plus de
participation, les syndicalistes n'ont que 4 représentants au
Conseil d'administration sur un total de 33 membres... Mais il est
institué une "Caisse de prévoyance" paritaire chargée de gérer
l'assurance sociale des cheminots et de leur famille. Le 14 octobre
1938 les premières élections au conseil d'administration de cette
caisse de prévoyance prouvent la représentativité de la CGT qui
obtient 85 % des voix. Malgré ses multiples responsabilités
Pierre Semard se rend souvent sur la frontière espagnole pour
s'occuper de l'acheminement de l'aide matérielle à la République
espagnole. (Voir Gaston Cusin)
Il souhaite explicitement que la force syndicale puisse éviter d'en
venir à la grève générale des chemins de fer dont il rappelle les
risques qu'elle comportait. À ceux qui critiquent la participation
des secrétaires fédéraux aux instances de la SNCF, Semard oppose la
nécessité d'une représentation du personnel agissant sur mandat de
l'organisation syndicale. Lors du XXVe Congrès de la CGT, tenu
à Nantes du 14 au 17 novembre 1938 il
intervient en tant que l'un des leaders du courant unitaire et
précise :
"Il faut l'union et l'action du peuple travailleur, de tout ce
peuple qui est attaché à la démocratie à la sauvegarde des libertés
acquises et au progrès social. Il s'agit d'une union du peuple
travailleur pour empêcher et briser toute agression fasciste,
qu'elle soit de l'intérieur ou de l'extérieur."
Au lendemain de l'échec de la grève interprofessionnelle du 30
novembre 1938, il est révoqué du Conseil d'administration de
la SNCF, comme son collègue Jarrigion, au prétexte
d'avoir signé des tracts qui appelaient à la grève. Le conseil de
discipline le rétrograde au rang d'employé aux écritures.
À la suite du Pacte germano-soviétique,
l'unité du Bureau fédéral de la Fédération des
Cheminots CGT vole en
éclats et les ex-confédérés (CGT) décident, le 25 septembre 1939,
d'exclure Semard et ses camarades des fonctions dirigeantes et le
licencient de son poste de permanent syndical... Il est aussi
révoqué de son mandat de Conseiller général de la Seine . Arrêté à Loches (où il a repris son travail de
cheminot) le 20 novembre 1939, Pierre Semard est, une fois encore,
incarcéré à la Santé par le juge d'instruction militaire sous
l'inculpation de détournement de fonds (plainte de ses anciens
"camarades" confédérés) et d'infraction au décret du 26 septembre
1939 concernant la dissolution du PCF. En dépit du témoignage
favorable lors de son procès de Marcel Bloch, ingénieur en chef du
matériel et des ateliers à la SNCF, il est condamné à trois ans de
prison. Le 9 mai 1940, la SNCF le révoque. Transféré à la prison
de Fresnes, il en est évacué le 20
mai 1940, et est incarcéré à Bourges. Il met à profit son emprisonnement
pour écrire et entretenir une correspondance abondante avec sa
femme et ses enfants, notamment sa fille Yvette. Il reste très
attentif aux problèmes de sa famille. Sa femme est arrêtée en août
1941, puis sa fille Yvette, au début de 1942.
Au début 1942, Pierre Semard est transféré de Bourges au camp
d'internement de Gaillon où il se retrouve avec les détenus
de droit commun. Le 6 mars, on l'envoie à la prison d'Évreux. Livré à leur demande comme otage aux
autorités allemandes, il est fusillé le 7 mars 1942. Parmi les
otages fusillés ce 7 mars 1942 figurent d'autres militants
syndicalistes (dont Corentin Cariou et René Le Gall,
conseillers municipaux communistes de Paris) et Pierre Rigaud,
ancien dirigeant de la Fédération
des jeunesses communistes de France et ancien secrétaire
de Maurice Thorez. Les nazis choisissent
leurs victimes de façon emblématique.
Pierre Semard est inhumé, après la guerre, au cimetière du Père-Lachaise,
à Paris. Ses obsèques solennelles et officielles
ont lieu le 7 mars 1945