Carte autographiée de Monseigneur BOYER - MAS, André Boyer-Mas, dit Abbé Boyer-Mas ou Monseigneur Boyer-Mas, né à Carcassonne (Aude), le 1er août 1904 et mort le 16 novembre 1972 dans un accident de voiture près de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), était un ecclésiastique et diplomate français. André Boyer-Mas est issu d'une famille modeste de Laroque-de-Fa (Aude) dans les Hautes-Corbières, son père était loueur de chevaux et de voitures. Après des études au séminaire de Carcassonne, il entre à l'Institut catholique de Toulouse de Toulouse pour y préparer sa prêtrise. Sa formation est interrompue par son service militaire, il est incorporé en mai 1925 au 25e BCA de Menton, il participe à la guerre coloniale du RIF au Maroc menée par le général Lyautey. Après sa démobilisation, il reprend ses études et est ordonné prêtre le 29 juin 1928. Il est nommé vicaire à l'église Saint-Martin de Limoux, mais des rumeurs sur sa conduite conduisent l'évêque à chercher à couper court à un possible scandale. Il est alors nommé professeur de lettres au petit séminaire de Castelnaudary au mois de mai 1931. Cette mesure disciplinaire le blesse profondément. Le 27 juillet, il écrit à des amis: « La société ne m'intéresse plus, même celle de mes confrères, car je ne puis plus me mêler à elle avec liberté et franchise. Je n'oublierai jamais ses petitesses, ses hypocrisies, ses jalousies et ses haines. Avec tous ces glaives, elle m'a blessé dans ce que j'ai et qui est plus que moi-même: mon sacerdoce. » . Le 1er août 1932, il retrouve une paroisse, comme curé à Puginier, petit village d'une centaine d'âmes situé sur les contreforts de la Montagne Noire dans l'Aude. Cette affectation semble être la continuité d'une punition pour lui. Il crée une fondation qu'il confie à une congrégation de religieuses dominicaines dont la maison mère se trouve en Espagne. Les origines occitanes de Boyer-Mas font qu'il maîtrise parfaitement la langue ibérique, il va donc entretenir des contacts étroits avec ce pays. Quand survient la Guerre d'Espagne, certains membres du clergé étant persécutés, il organise le passage de plus de 330 personnes vers la France, il se charge de leur convoiement et de leur hébergement. Une fois que Franco prend le pouvoir, les réfugiés regagnent l'Espagne. Il se forge comme cela de solides amitiés, et bénéficie d'un crédit sans bornes auprès du régime franquiste et de ses partisans. Ses prises de positions dans la presse ne sont pas du goût des défenseurs des libertés, l'accusant d'un extrémisme religieux contraire à son engagement de serviteur de l'église... Depuis Napoléon Ier, les relations entre la France et l'Espagne n'ont pas toujours été des meilleures. 1936, en pleine guerre civile, la presse française ne sait plus trop quoi penser... Certains accusent les républicains de persécuter les ecclésiastiques, d'incendier les églises. Les franquistes reprochent à la France son soutien inconditionnel au camp des « rouges »... Il est aussi reproché à la France d'héberger l'or de la banque d'Espagne, des œuvres d'art, et des armes, que les républicains auraient fait passer par la frontière pyrénéenne. Bien que l'Espagne se déclare neutre dans le nouveau conflit mondial, en 1939, la France craint une alliance secrète avec l'Allemagne contre elle. La France n'a pas beaucoup de marge de manœuvre, il lui faut donc jouer de la diplomatie, le gouvernement de la République française reconnaît le nouveau pouvoir franquiste le 17 février 1939, Édouard Daladier nomme le Maréchal Pétain ambassadeur à Burgos. Jean Mistler, président de la commission des Affaires étrangères décide de lui adjoindre André Boyer-Mas comme attaché cultuel, personnage qui possède de nombreuses entrées dans le royaume hispanique. Boyer-Mas prend sa mission à cœur, le 18 mai 1940, il organise une manifestation pour un pèlerinage de français vers Saragosse, comprenant 500 pèlerins et aussi plusieurs évêques, dont celui de Perpignan. L'accueil est chaleureux aux cris de « Vive la France, catholique et immortelle ! », l'opération est réussie, le peuple espagnol reprend confiance en son voisin... Boyer-Mas est considérablement affecté par l'armistice du 22 juin 1940 signé par la France, il s'inquiète des dérives possibles que le nazisme fait peser sur l'avenir du monde latino-catholique. Mais il reste fidèle à celui qui délivra la France de l'oppresseur pendant la première guerre mondiale. Comme beaucoup de diplomates il se range derrière la majorité de l'époque et renouvelle sa confiance dans le nouveau chef d'État et à ses pairs de Rome... Il prend vite conscience de la gravité de la situation, il laisse de côté son admiration envers Pétain pour servir le gaullisme. Derrière le curé de campagne se cachait un fin diplomate. L'abbé Boyer-Mas avait également été remarqué par la Curie, il était devenu le confident particulier et ambassadeur du Pape Pie XII, fait Camérier du Saint-Père en 1941, avec le titre de Monseigneur, tel un légat officieux du Pape. Il a donc aussi servi pendant des années comme informateur du gouvernement français, sur toutes les mouvances hispaniques, une sorte d'agent secret au service de l'État. Après l'appel du 18 juin 1940, une poignée de français décidèrent de tout quitter, travail, famille, études, amis, pour rallier au péril de leur vie les Forces françaises libres en Afrique du Nord ou à Londres. Pour cela, il fallait franchir les Pyrénées et l'Espagne franquiste, qui n'était pas alliée à l'Allemagne, mais n'y était pas hostile sur le fond. Au départ, les autorités espagnoles considéraient ces personnes comme des terroristes, les internaient dans des camps, notamment celui de Miranda de Ebro et les livrait par la suite aux forces allemandes du sud de la France. À partir de 1943, la répression s'assouplie et la Croix Rouge prend en charges ces réfugiés, Boyer-Mas à la tête de la délégation organise de nombreux convois vers les ports de la Méditerranée pour embarquer vers l'Afrique du Nord à bord notamment des bateaux le « Gouverneur Général Lépine » et le « Sidi Brahim », sous escorte de navires de guerre
La lettre est datée du 25 mars 1968 et adressée au Colonel REMY. Le Colonel Rémy de son vrai nom Gilbert Renault, né le 6 août 1904 à Vannes (Mobihan) et mort le 29 juillet 1984 à Guingamp (Côtes du Nord actuellement Côtes d´Armor), est l´un des résistants Français les plus connus durant la Seconde Guerre Mondiale. Il organise, développe et perfectionne le réseau de renseignements créé par Louis de la Bardonnie, réseau qui devient la Confrérie Notre Dame, un des plus importants réseaux de la zone occupée. Il est également connu sous différents autres pseudonymes comme « Raymond », « Jean-Luc », « Morin », « Watteau », « Roulier » et « Beauce ».
- Etat: En très bon état