RARE Carte postale au dos divisé, non écrite
en excellent état - -- voir scan inséré en zoomant
Je cite un extrait d'un bulletin de la Mairie de Bonifaco (A Vusgi bunifAzzinA Janvier-Février-Mars 2014)
Dans les temps anciens, les Bonifaciens arrivaient à faire... voler les ânes ! Comment s’y prenaient-ils ? Le jour de la «cérémonie», l’âne (le plus souvent vieux et malade) était conduit au bord de la falaise. Une canule était alors délicatement introduite dans son derrière et les hommes étaient invités à souffler dedans. Une fois l’opération terminée, la bête, gonflée comme un énorme ballon, pouvait prendre l’air. On la voyait quitter lentement le sol puis voler vers le large où, au bout d’un moment, elle se dégonflait pour s’abîmer dans le détroit où elle faisait le délice des poissons. Un jour, les Génois (qui administraient la ville) avaient envoyé à Bonifacio un nouveau commissaire. Celui-ci, pour plaire à la population, accepta de sacrifier à la tradition. Mais étant donné son rang, il devait souffler le dernier. Or, c’était un homme extrêmement délicat et précieux qui n’aurait pas, pour tout l’or du monde, accepté de poser ses lèvres là où tant d’autres venaient de le faire. Et que croyez-vous que fit cet important personnage pour éviter d’avaler la salive des autres ? Cela ne s’invente pas : Il retira la canule du derrière de l’âne, avec une grande précaution afin d’éviter un dégonflage prématuré ; il la retourna, l’introduisit par l’autre bout et, à la grande surprise de l’assistance, souffla à son tour ! Les Bonifaciens s’étaient montrés très vexés du geste du commissaire. En effet, ils comprenaient mal que ce dernier ait préféré le côté de la canule ayant pénétré dans l’arrière-train de l’âne plutôt que celui où les habitants avaient simplement posé leurs lèvres. Il fut alors décidé de mettre fin à cette tradition qui avait franchi les siècles. L’année suivante, on ne fit plus voler les ânes au-dessus des falaises de Bonifacio.
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